Reprise surprise du roman : sixième chapitre !

Publié le par Lou

Bonjour ! Les publications de chapitres du roman reprennent (après un an et demi de pause!) Les chapitres précédents seront probablement réécrits. Pour se replonger dans l'histoire, voici un petit résumé de la situation :

Jordan, le héros, a été envoyé dans un autre monde où sa mère est déjà, mais le portail qui devait l'y transporter a eu un problème et il a atterri dans la forêt elfique, où il a perdu conscience après avoir été blessé à l'épaule.

Jordan s'éveillait peu à peu. Il était confus, ne savait pas où il était et son épaule le faisait souffrir. Il y porta sa main machinalement et ses doigts rencontrèrent un bandage de tissu rêche. 

« Maman ? articula-t-il. »

Aucune réponse ne lui vint. Il ouvrit progressivement les yeux pour s'habituer à la lumière et découvrit qu'il était allongé sur une paillasse dans une cabane de bois. De toute évidence, il n'était pas chez lui. Les événements de la veille lui revenaient à la mémoire un à un. D'abord la recherche du point lumineux, puis son atterrissage dans la forêt humide et sa blessure. Il entendit des voix qui s'approchaient. Deux hautes silhouettes apparurent dans l'encadrement de la porte de la cabane. Elles s'y arrêtèrent et poursuivirent leur conversation. Jordan tendit l'oreille :

« Je me demande bien pourquoi le chef a demandé qu'on le soigne, dit une première voix. D'habitude, les ordres sont simples en ce qui concerne les humains : les éliminer.

D'habitude, aucun humain n'atterrit directement dans notre forêt, répliqua une seconde voix. Celui-ci est particulier. De plus, il ne m'a pas l'air bien dangereux. Il ne sait probablement même pas comment il est arrivé.

— Je pense tout de même qu'il aurait été plus sage de le tuer. Les humains sont fourbes, c'est bien connu, reprit la première voix. »

Les deux silhouettes se turent. Au bout d'un moment, l'une d'elles s'en alla, laissant l'autre seule. Jordan ne savait que faire. Il était blessé et épuisé, vulnérable, au milieu de gens qui avaient renoncé à leurs habitudes meurtrières pour le soigner. Il était visiblement en danger, mais n'était pas en capacité de se défendre contre quoi que ce soit.

Soudain, une autre silhouette rejoignit celle qui était restée en courant :

« Le chef arrive ! annonça-t-elle. Il veut voir l'humain ! »

Quelques instants plus tard, une silhouette encore plus grande que les autres apparut dans l'encadrement de la porte. Jordan supposa qu'il s'agissait du chef, et donc de celui qui avait ordonné qu'on le soigne plutôt que de le tuer. Le chef entra dans la cabane, suivi des autres silhouettes. Le contre-jour empêchait Jordan de distinguer précisément son visage.

« Il est réveillé, dit une voix grave et profonde. C'était celle du chef. Elle inspirait naturellement le respect. 

— Je vais l'examiner, fit une voix plus haut perchée. »

Une autre silhouette accourut et se plaça à gauche de Jordan. Elle s'adressa à lui :

« Je suis le médecin du camp. Je vais vérifier que tu vas bien. N'aie pas peur. Je vais appuyer sur ton bandage et tu me diras si cela te fait mal. »

Le médecin posa délicatement sa main sur l'épaule gauche de Jordan, puis appuya. Le garçon gémit

« Je vois, fit le médecin. Les herbes cicatrisantes n'ont pas encore fait effet, mais cela ne saurait tarder. 

— Puis-je l'interroger ? demanda le chef.

— Il me semble suffisamment conscient pour cela, oui, répondit le médecin. » 

La haute silhouette du chef contourna Jordan et vint se placer à sa droite. Il s'assit par terre sur un conseil du médecin, qui pensait que sa haute stature pourrait impressionner le garçon. Ce dernier en profita pour observer son interlocuteur, qui était maintenant éclairé par la lumière du dehors. Il avait un visage jeune aux traits fins, des yeux sévères et les sourcils d'un noir d'ébène légèrement froncés. Ses fossettes étaient très marquées, et il avait une grande cicatrice qui lui barrait tout le côté gauche du visage. Il avait le teint hâlé et de longs cheveux sombres noués en une grande tresse qui descendait le long de son dos. L'une de ses mèches était blanche, jurant avec le reste de sa chevelure. Ses oreilles étaient inhabituellement allongées et pointues. Le chef sembla réfléchir un moment, avant de demander à Jordan de sa voix profonde :

« Qui es-tu, humain ? »

Jordan, surpris qu'on lui pose une question si simple, ne répondit pas tout de suite.

 « Je... bégaya-t-il. Je m'appelle Jordan Jouira. Je-je... J'ai dix ans.

— Sais-tu pourquoi tu es apparu dans cette forêt ?

— N-non.

— Je vois. »

Le chef fit signe au médecin, qui le suivit hors de la cabane. Ils se parlèrent à voix basse sur le seuil, de façon à ce que Jordan ne puisse pas les entendre.

 « Il n'a aucune idée de ce qui se passe ici. Il ne sait pas pourquoi il est là. Nous pouvons l'utiliser, décréta le chef.

— Et s'il mentait ? Si c'était un espion ?

— Je ne pense pas. Le Sénateur est capable de bien des choses, mais jamais ses subordonnés n'accepteraient d'envoyer des enfants sans défense chez l'ennemi. Je prends le risque de le garder avec nous.

— Dans le camp ? demanda le médecin. Mais il ne sera d'aucune utilité ! On ne peut pas l'envoyer au combat, il risquerait de voir d'autres humains et de se demander ce qu'il fait de notre côté, à se battre contre eux.

— Nous ne l'enverrons pas au combat. Je vais lui expliquer la situation, en omettant de lui dire que nos adversaires ont pour habitude de recruter des humains et que nous savons peut-être pourquoi il est là.

— Faites à votre guise. »

Le médecin s'éloigna tandis que le chef retournait au chevet de Jordan.

« Nous te devons quelques explications, dit-il. Nous ne savons pas pourquoi tu étais dans cette forêt lorsque nous t'avons trouvé. Mais puisque tu es là, nous allons te garder avec nous, dans notre camp, tant que nous n'aurons pas trouvé un moyen de te renvoyer chez toi. Dans ces conditions, je vais t'expliquer la situation ici. Nous sommes des Elfes. Nous sommes en guerre contre les Nykas. Les Nykas sont menés par leur Sénateur, et celui-ci veut éliminer notre peuple. Les Nykas ressemblent beaucoup aux humains, tu sais. Du moins, ceux qui vivent dans le monde extérieur.

— Le monde extérieur ? répéta Jordan sans comprendre.

— Oh, pardon. J'oubliais que tu ne connais rien du tout à cela. Je t'expliquerai, mais c'est assez complexe et le médecin m'a interdit de te fatiguer. Nous en reparlerons quand tu seras rétabli. A ce propos, comment va ton épaule ? »

Jordan y porta la main et fut surpris de constater que la douleur quand il la touchait s'était atténuée.

« Mieux. Beaucoup mieux, répondit-il.

— Bien. Reste couché, le médecin reviendra plus tard pour ton repas, si tu te sens en état de manger. »

Sur ces mots, le chef se leva et sortit de la cabane.

 

               *                                              *                                                    *

 

20 juillet

Le général Krankus vient de m'apprendre une terrible nouvelle. Comme je le pensais, Jordan avait bien été choisi pour nous rejoindre ici et y passer cinq ans afin d'aider les Nykas à combattre les Elfes. Seulement, le portail qui passe entre les mondes pour amener les enfants a eu un problème er Jordan a été envoyé dans la forêt Elfique ! Je ne parviens pas à me faire à l'idée qu'il est très certainement mort assassiné par un Elfe sanguinaire à cette heure, et je continue d'espérer, tout en sachant que cela est vain.

Publié dans littérature, séries

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